La reconnaissance légale du MMA en France serait en voie de marche, mais nécessite encore une vraie mobilisation des acteurs du sport. C’est en quelque sorte le bilan que l’on pourrait tirer à la sortie des premiers États Généraux du MMA en France organisés samedi dernier à Paris, en présence de M. Patrick Vignal (député PS*) en charge de remettre en septembre un rapport sur la pratique des « combats mixtes » au Premier Ministre Manuel Valls.
Si le représentant de l’État s’est montré plutôt réceptif quant à la nécessité d’une acceptation officielle et rapide du MMA, il a immédiatement compris que le sport souffrait actuellement d’un certain manque d’unité au niveau de ses représentants sur le territoire.
« Il y a un magnifique gâteau à partager. Mais ça tire un peu dans tous les coins et c’est dommage. Il faut expliquer aux citoyens, leur montrer qui fait du MMA. Je veux savoir tout ça, et je suis prêt à y passer du temps, » a déclaré Patrick Vignal.
Le député socialiste reconnait néanmoins qu’il existe certaines bases solides d’un encadrement du sport, notamment pour les clubs affiliés à la CFMMA*, mais il reste à ‘vendre’ la discipline auprès de l’opinion générale et, par voie de conséquence, aux politiques.
« Le MMA, tout est déjà prêt : il y a un début de structure, des grades, des formations. La question, c’est comment on vend le MMA ? Au début, on disait ‘c’est savoir lequel est le plus fort entre différentes disciplines’. On a dépassé ça. Il faut trouver autre chose à l’avenir, car notre jeunesse a envie de faire ça. Et ne pas parler de combat mixte, car le mot MMA est important ».
L’idée d’avoir des combattants qui s’affrontent dans une cage, avec l’autorisation de frapper son adversaire au sol passe encore difficilement chez les personnes non sensibilisées à la pratique des arts martiaux mixtes. Et les dirigeants de l’État, comme ceux des autres fédérations de sports de combat déjà en place, s’appuient sur ce constat pour empêcher la reconnaissance du MMA.
« Il y a le juridique, le symbolique, et le politique. On entend souvent : on ne frappe pas un homme à terre, et il faut le déconstruire. Je suis d’accord avec les arguments (démontrant que les frappes au sol ne font pas plus mal) mais il y a le politique, qui écoute la vox populi, » rappelle le député PS.
L’intérêt économique que représente pour le pays le développement du MMA ainsi que l’organisation éventuelle des événements UFC en France, n’échappent pas non plus à M. Vignal qui a affirmé qu’il serait dommage de s’en priver.
« J’ai reçu l’UFC, c’est du business. Et si on arrive à leur prendre du pognon, tant mieux ! »
Enfin, si cette mission parlementaire semble avancer dans le bon sens, le plus dur reste encore à accomplir et devrait prendre du temps. Le député de l’Hérault envisagerait déjà de prolonger son action, et invite les représentants actuels du MMA en France à s’organiser pour convaincre les réfractaires.
« Ma mission s’arrête en septembre, mais j’ai décidé que je la continuerai pendant 3 ans ».
« Il faut une pédagogie, pour déconstruire. Vous avez la pépite, il faudra convaincre. Il faut faire du lobbying auprès d’autres fédérations (…). Il faudra faire du lobbying auprès des maires, des conseils municipaux, une tournée des capitales », conclu le député.
À suivre…
Comme souvent, lorsqu’il s’agit d’innover dans un quelconque domaine, la France est à la traîne… Le MMA est, aujourd’hui, un sport martial à part entière qui exige de la part des pratiquants des qualités athlétiques et mentales indéniables. Un encadrement stricte, une fédération officielle sont indispensables… Les éventuelles réticences émanant des autres disciplines martiales sont « protectrices », égoïstes et hypocrites.