jeudi, janvier 26, 2017

Battling siki, alias le rusé.

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    LK
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    olaaa les vatos, un autre petit article historique sur le jack johnson francais histoire de bouquiner un peu lol, un oublié du noble art francais, un autre sacré personnage…

    siki

    Louis Amadou Fall naît le 22 septembre 1897 à Saint Louis du Sénégal. Saint Louis est une petite cité portuaire de l’empire colonial français. Enfant, Amadou fréquente l’école coranique et bien avant celui de « Battling Siki », gagne un autre surnom, celui de Mbarick, le « turbulent » en wolof.

    Il a neuf ans quand une danseuse hollandaise, Elaine-Marie Holtzmann-Gross et son amie Freda Stampe font escale dans le port de Saint-Louis. Elles arrivent de Buenos Aires sur le courrier d’Amérique du Sud et rallient Marseille. Comme les autres passagers, elles s’amusent à jeter des pièces à l’eau. Les gamins sénégalais plongent pour s’en saisir. Mbarick monte sur le pont rendre à Elaine le florin qu’il a repêché et gagne un aller simple pour l‘Europe. Sa vie vient de basculer.

    A Marseille, l’enfant est rapidement livré à lui-même. Il décharge des caisses sur les docks, ouvre des portières en livrée, fait la plonge… C’est ce dernier petit boulot qui sera le théâtre de son premier exploit. Un ivrogne fait du grabuge. Il frappe deux fois l’adolescent de 13 ans. Un sel direct suffit à envoyer le gêneur au tapis. Un ancien boxeur le félicite : « Tu es un petit malin ». Siki : « Oui monsieur, chez moi on m’appelait Siki le rusé ». L’ancien boxeur : « Alors, tu seras Battling Siki ».

    Deux ans plus tard, après avoir rencontré les frères Rose, deux forains qui dirigent une écurie de boxeurs, Siki dispute son premier combat à Grasse. Sa boxe est rudimentaire. Il bondit vers l’avant dès le premier coup de gong, enchaîne de larges crochets ignorant les directs de ses adversaires. Excellent encaisseur, il l’emporte souvent par KO. Siki transforme ses combats en bagarres.

    Sa jeune carrière est interrompue par la Grande Guerre. Il s’engage dès 1914 comme volontaire et rejoint les tirailleurs sénégalais. En 1915, il participe à la bataille des Dardanelles. En 1919, il reçoit la croix de guerre, la croix du mérite et le titre d’adjuvant. La fin de la guerre marque son retour entre les cordes. En 1920, il s’est fait une place parmi les meilleurs boxeurs de l’Hexagone. Il accumule les succès dans les pays voisins, en Belgique et aux Pays-Bas où il rencontre sa première femme, une blanche, Lintje Van Appelteere.

    Siki enchaîne les victoires. Gabriel Pionnier, Ercole Balzac, Paul Journée, Marcel Nilles, tous les challengers de Georges Carpentier sont rayés du tableau. Mais le champion est trop occupé à son « combat du siècle » contre Jack Dempsey et pas franchement fan des duels interraciaux. Le combat est pourtant signé pour le 24 septembre 1922.

    Dès midi, les travées du stade de Montrouge sont pleines à craquer. Autour du ring, c’est un défilé de smoking et de manteaux de fourrure. Les parieurs s’en donnent à cœur joie et Carpentier est donné archi favori. Ce combat est une énigme. On raconte que les deux managers se sont arrangés pour que le challenger se couche. Les premiers rounds mettent en scène un Siki apathique et confirment l’impression de chiqué. Il va plusieurs fois au sol. Mais au 4ème, il retrouve sa combativité. Le match bascule et Carpentier est rapidement dépassé par l’agressivité du Sénégalais. Le visage en sang après plusieurs voyages au sol, il butte au 6ème contre la jambe de Siki et s’écroule à nouveau. L’arbitre profite de l’aubaine et annonce la victoire du Français par disqualification. Quinze minutes plus tard, les protestations de la foule infirment le verdict. Siki est le premier champion du monde africain de l’histoire.

    siki-trainingTout est fait pour atténuer la portée de l’évènement. La presse invente des bouts d’interviews en langage petit nègre et se moque des festivités triomphales du nouveau champion. Son propre manager déclare qu’il a gagné car il est de la race des Orangs-Outans. Suivent une succession d’anecdotes difficilement vérifiables où Siki est tour à tour accusé de faire boire du Pernod à ses lionceaux sur les Champs Elysées, de gifler l’arbitre d’un combat de boxe auquel il assiste, de port illégal d’uniforme, de consommation de cocaïne et même de pédophilie. La fédération lui retire sa licence et les négociations pour la revanche avec Carpentier font chou blanc.

    Le 17 mars 1923, en pleine guerre civile irlandaise, Siki, défavorisé par les juges, affaibli par le voyage, est battu par le champion local McTigue. De retour en France, il domine Emile Morelle quand il est, à la surprise générale, disqualifié pour coup bas. Vexé, il abat dans la foulée l’expérimenté Marcel Nilles en deux rounds.

    Puisqu’il n’est plus le bienvenue en France, Siki embarque pour l’Amérique. Ses premiers mots sont pour défier le grand Dempsey. En vain. Arnaqué par son manager, ne voyant pas la couleur de ses bourses, le rêve américain de Siki tourne au court-bouillon. Il se bat dans les trains, les hôtels, dort sur les bancs. Les meilleurs boxeurs blancs refusant de l’affronter, il rencontre Kid Norfolk dans un Madison Square Garden archi comble. Le Kid est un dur à cuir qui n’a jamais obtenu de chance mondiale en raison de sa couleur. Malgré une longue errance dans les bars et trois petites semaines d’entraînement, Siki livre une prestation formidable. Il s’incline de justesse.

    Chacun de ses combats attire la curiosité du public. En 1924, il assomme Tony Stabenau, un boxeur blanc de seconde catégorie, le relève et le couvre de baisers. La même année, il abandonne devant Mike Conroy à l’appel de la sixième reprise, accusant son manager de lui avoir sucré sa bourse. Entre deux combats, il rencontre Lilian Warner, une blanche, fille d’aubergiste, qui l’accompagne secrètement à travers l’Amérique. Parfois, le couple suscite de violentes réactions. Comme en décembre 1924 : on leur demande de quitter un restaurant. Siki refuse. La police intervient. Il passe la nuit en prison avant d’être condamné pour ébriété et troubles à l’ordre public.

    La nuit du 15 au 16 décembre 1925, à New York, après une tournée des bars dans Hell’s Kitchen, un quartier contrôlé par les gangs irlandais, Siki est abattu de sept coups de feu. Le meurtrier ne sera jamais identifié.

    En 1992, les cendres de Battling Siki sont ramenées des Etats-Unis à Saint Louis du Sénégal. Il est inhumé au cimetière des pêcheurs, entre le village et l’Atlantique.

    source : culture boxe, article de Nicolas Zeisler

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